DE HENRI IlI. [i t-78]                         179
Luc; Saint-Luc le gouvernement de Brouage; et un nommé Le' Roy, petit financier, l'état de trésorier de l'espargne.
Voila comment on distribuoit en ce tems la charge des finances aux plus déloyaux, la conduite des armes aux couards, et les gouvernemens aux plus fols.
En cet an mourut Jean Mazille, premier medecin du Roy. Les affamés mignons firent son inventaire avant qu'il fût mort; car sur l'avis qu'on leur donna qu'il avoit vingt mil écus, il n'avoit encor le bec fermé, qu'ils firent députer M. Camus (0, maître des requêtes, pour fouiller sa maison : ce qu'on fit en leur presence; mais on ne trouva rien, ou au moins si peu, que le Roy l'ayant entendu, dit i « Je suis bien aise « qu'on soit éclairci ; car j'ai tenu Mazille pour homme w de bien, encor qu'il fut un peu huguenot. »
L'affamé courtisan, sang-sue de la France, ■ Espion des moyens de la juste innocence, Averti que Mazil, nourrisson d'Apollon , Las de servir nos roys, alloit servir Platon, Pensa que sa maison fût d'écus toute pleine, Et ja la devoroit, mais d'espérance vaine ; Car le Courier hâtif qui, pour vingt mil écus, N'en trouva pas la dixme, s'en revint tout Camus.
[ 1579] ^ ^e Jeucty premier jour de l'an, le Roy éta-
(0 M. Camus : Francois Camus. U étoit secrétaire du Roi, et L'un. des quatre notaires de la cour du parlement. f*) 1579; Henri m sem­bla vouloir, au commencement de ceUe année, mettre quelque ordre dans le royaume. Il envoya des commissaires dans toutes lies pro... vinces du royaume , afin de remédier aux malversations qui s'y étoient commises pendant les troubles. Leurs instructions se trou­vent dans les Mémoires du duc de Nevers. Mais le Roi, entière­ment livré à ses plaisirs, ne donna aucune suite à ces projets de ré­forme.                                                                           .;■;..
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